La saga des relevés paroissiaux
A. Les sources : les registres paroissiaux
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Dans la période couverte par les registres paroissiaux ( 1640-1792 ), le Ban de la Roche est un Comté comportant huit villages :
Au nord dans la vallée de la Rothaine : ROTHAU, WILDERSBACH, NEUVILLER la Roche
Au sud le long de la Schirgoutte : FOUDAY, SOLBACH, WALDERSBACH, BELLEFOSSE, BELMONT
A cela il faut ajouter un certain nombre de lieux-dits qui apparaissent dans le relevé de la population, ce sont :
pour ROTHAU : MENNQUETTE
pour WILDERSBACH : LA BASSE du Maçon, le STRUTHOF
pour NEUVILLER la Roche : RIANGOUTTE, la HAUTE GOUTTE, SOMMERHOF ( Bas et Haut )
pour FOUDAY : Le TROUCHY, SALM, le BAMBOIS de Plaine
pour WALDERSBACH : Le BEAULIEU
pour BELLEFOSSE: Le LACHAMP ( Bas et Haut)
pour BELMONT : Le BAMBOIS, le TROU, la HUTTE, la METAIRIE, la SCIERIE des Bois de BARR.
Nous retrouvons les huit localités précitées sous la forme de communes avec leur Etat Civil propre après la Révolution.
Le Ban de la Roche étant de religion luthérienne (confession d'Augsbourg), les registres paroissiaux sont tenus par les pasteurs successifs originaires jusqu'en 1722 de la Principauté de Montbéliard puis de Strasbourg. Ils sont écrits en français et de temps à autre en allemand lorsque les personnes concernées sont originaires d' Allemagne ou de Suisse allemande .
De 1640 à 1695 ROTHAU constitue la seule paroisse dépositaire des registres paroissiaux pour l'ensemble du Ban de la Roche ; il n'y a donc qu'un seul registre paroissial pour cette période.
De 1696 à 1792 WALDERSBACH devient à son tour paroisse émettrice de registres paroissiaux pour desservir les cinq localités du Sud alors que ROTHAU ne conserve que les trois localités du Nord. ( En réalité Waldersbach était devenue une paroisse dès 1666 mais sans registres propres).
A cause de l'imbrication des familles du Ban de la Roche d' une part et de l'enregistrement non sélectif des personnes dans les registres respectifs de Rothau et de Waldersbach d'autre part, nous avons préféré réunir les registres des deux paroisses de façon à procéder au relevé complet de la population du BAN de la Roche.
Par ailleurs les immigrants suisses de religion réformée (calviniste), sont à peu près pris en compte sur le plan des mariages, mais ne le sont pas pour les naissances et les décès. Il faut chercher ceux-ci dans les registres de la paroisse catholique de Rothau, plus rarement dans ceux de Schirmeck, de Labroque et de Plaine.
Le problème se pose de la même façon pour les mariages mixtes entre luthériens et catholiques auquel cas l'un des conjoints a préalablement abjuré le protestantisme avant le mariage.
Enfin les enfants illégitimes doivent, quelle que soit la religion des parents et selon la loi de Louis XIV être baptisés catholiques, ce qui fait qu'ils figurent dans les registres de la paroisse catholique de Rothau (naissances et décès) même s'ils sont de parents luthériens.
Tous les actes relatifs aux trois cas de figure ci-devant ont été extraits essentiellement des registres paroissiaux de Rothau (paroisse catholique) sur la période de 1725 à 1792.
En résumé notre relevé de population est basé sur les registres suivants :
1. Relevé complet des registres paroissiaux de Rothau ( paroisse protestante) 1640 -1792
2. Relevé complet des registres paroissiaux de Waldersbach ( paroisse protestante)1696 - 1792
3. Relevé sélectif des registres paroissiaux de Rothau ( paroisse catholique) 1725 - 1792
4. Relevé ponctuel dans les registres paroissiaux des localités limitrophes de Schirmeck, Labroque, Plaine, etc...
Enfin une centaine d'actes n'existent dans aucun des registres, ils se trouvent dans l'Ancien Livre des Bourgeois de Waldersbach et environs, livre des familles tenu par les pasteurs successifs à partir de 1750 et couvrant la période de 1730-1792.
B. Elaboration des fascicules BMS (ou plutôt NMD )
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1) Première étape : la transcription
Les relevés sont obtenus par transcription manuelle sur cahier des RP microfilmés :
ROTHAU (paroisse protestante), WALDERSBACH ( paroisse protestante), ROTHAU (paroisse catholique)
Nous avons transcrit acte par acte à partir des microfilms dans six cahiers ( de 192 pages) remplis.
2) Deuxième étape : la saisie informatique
Notre objectif final étant l' automatisation complète de la recherche des ascendants de 1903 à 1640, nous procédons à la saisie informatique des données BMS (ou NMD) sous logiciel de généalogie.
Etant donné que les capacités des logiciels de généalogie sont limitées nous nous voyons contraints d'appliquer les règles suivantes :
a) PATRONYME
Un seul patronyme est autorisé ; en règle générale le choix se porte sur le patronyme une fois stabilisé et sous les formes orthographique et phonétique en usage au Ban -de la Roche.
A titre d' exemples :
- le patronyme VALENTIN inclut les formes anciennes de FELD, TABOURIN, TROMMELSCHLAGER
- le patronyme MARCHAL inclut les formes SCHMIDT voire BERNARD pour ce qui concerne Waldersbach.
Comme le Ban de la Roche est de langue romane, les patronymes à consonance germanique, pour être prononcés correctement, sont souvent modifiés à l'instar de :
BLUM devient BLOUM
GERBER devient GUERBER
HILBIBER devient HILPIPRE
KRIEGER devient KRIEGUER
OFFENBURGER devient OFFENBOURGUER etc.
Parfois le patronyme subit une transformation plus marquée comme :
MOHRLANG devient MOURLAM
BINGGELI devient PINKELE etc.
b) PRENOMS
Les prénoms fluctuants sont proscrits : le plus souvent la personne porte deux prénoms parfois même trois.
Le seul prénom autorisé est celui attribué au baptême et sous sa forme complète. Ainsi tous les actes dans lesquels le prénom est simplifié, tronqué ou modifié sont systématiquement corrigés.
c) ENFANTS ILLEGITIMES
En règle générale le patronyme conféré à l'enfant illégitime n'est pas celui de la mère mais celui du père à moins que le nom du père reste inconnu malgré les pressions exercées sur la mère par la sage-femme, son entourage et le pasteur.
Toutefois cela ne signifie pas que ce patronyme suivra effectivement l' enfant né hors mariage tout au long de sa vie.
Ainsi pour connaître son véritable patronyme, il convient de chercher son décès, (s'il est resté célibataire) ou son mariage (s'il a fondé une famille). Finalement le patronyme est attribué rétroactivement à l'enfant illégitime.
d) CONSTITUTION des FICHES FAMILIALES
Cette opération est obligatoire pour mettre en évidence les erreurs figurant dans les registres. En effet elle fait apparaître les couples fantômes créés soit par une erreur sur le patronyme (ce qui est assez exceptionnel) mais surtout sur le ou les prénoms.
Elle met en évidence les erreurs de dates par exemple au vu de naissances trop rapprochées, d'une mère trop âgée etc.
3) Troisième étape : la correction
La correction s'avère indispensable à cause du manque de fiabilité du microfilmage.
Grâce à l' autorisation exceptionnelle accordée par le Conservateur des Archives Départementales du Bas-Rhin, nous avons pu confronter notre relevé sur microfilm et sa saisie par informatique à l' examen des registres paroissiaux d'origine :
ROTHAU (paroisse protestante) WALDERSBACH( paroisse protestante)
L'examen approfondi des registres paroissiaux nous a permis de corriger de nombreuses erreurs de lecture de date (souvent très peu lisibles voire illisibles sur microfilm), de mauvaise transcription de certains patronymes ou de prénoms, mais également de compléter notre relevé par les actes non microfilmés (oubli de deux pages voire parfois de quatre pages).
Ces corrections sont répercutées d'abord dans les six cahiers de transcription manuelle, puis dans le fichier de première saisie informatique; la saisie informatique ainsi corrigée est vérifiée une dernière fois avant l' impression définitive pour diffusion.
4) Quatrième étape : les problèmes résiduels
Ils proviennent de la mauvaise tenue des premiers registres du 17ème siècle voire du 18ème siècle.
Si l' on examine dans le détail les trois premiers registres de ROTHAU ( 3 E 414/1,2 et 3) on note pour la période concernée (1640-1716) une belle pagaille ! La chronologie n'est souvent pas respectée et s'il n'y avait que cela ! En réalité les données étaient inscrites au départ sur des feuilles volantes dont certaines ont disparu, d'autres ont été déchirées, effacées ou devenues illisibles aux dires des pasteurs de l' époque. A cela il faut ajouter les négligences dans l' enregistrement des actes de certains pasteurs en particulier Georges Adam NIGRIN. En 1707, le pasteur David Nicolas BERDOT a entrepris dans la mesure du possible la reconstitution des actes manquants de la période 1685-1691 en questionnant les personnes dignes de foi.
Comment s'y retrouver ? Pour ce qui concerne les naissances manquantes la solution passe par l'âge au décès ; de deux choses l'une : ou l'âge au décès est approximatif et en conséquence la naissance sera connue approximativement, ou bien l'âge au décès est donné avec précision ( en années, mois, semaines et jours) et cela autorise le calcul de la date de naissance manquante. Il paraît évident que dans ce dernier cas, l'information a bel et bien existé et qu'elle a été perdue par la suite.
A ce propos il faut remarquer que les pages du premier registre sont souvent déchirées aux parties supérieure et inférieure faisant ainsi disparaître totalement ou partiellement les actes inscrits tout en haut ou tout en bas de page.
On peut estimer que, pour la période 1640-1716, le nombre de naissances non reporté dans le registre se situe autour de 15% des naissances effectivement inscrites pour la même période.
Pour ce qui est des mariages manquants, on peut avancer comme date approximative l'année précédant le baptême du premier enfant. Le pourcentage de mariages manquants est estimé à 30 % pour la même période.
Enfin la proportion de décès non reportés dans la même période est évaluée à 10 % environ.
b) BMS ou NMD
On admet généralement que dans les registres paroissiaux on ne parle que de baptêmes, mariages religieux et sépultures.
Ce n'est pas le cas au BAN de la Roche sauf pour la première période allant de 1640 à 1684. Dans cette période une seule date est indiquée pour les naissances : il s'agit évidemment des baptêmes. Pour les décès les deux dates apparaissent à partir de 1685, mais même avant (c'est-à-dire de 1640-1684) la moitié des actes mortuaires comporte deux dates l'une de décès et l'autre de sépulture.
Nous concluons donc que pour notre relevé des registres paroissiaux il vaut mieux parler de NMD sauf pour les naissances de 1640 à 1684( qui sont des baptêmes) et pour 50 % des décès qui sont des sépultures dans la même période.
Si nous rapportons les naissances de 1640 à 1684 au total des naissances (soit 6480 actes) elles ne représentent que 4 % ; quant aux décès de la même période, ils correspondent à 6 % du total (soit 3715 actes).
C . Conclusion
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Plus qu'une transcription littérale, nous avons cherché à réaliser un relevé raisonné et sans ambiguïté.
Le lecteur y trouvera les couples successifs entrant dans son ascendance au fil des générations, sans se poser de questions sur les variations de patronymes et sur les fluctuations de prénoms.
Il pourra par la suite et par lui-même se référer aux actes sur microfilm pour y mettre en évidence les variations et fluctuations précitées et les introduire en fiche note dans sa généalogie.
LAUER Jean-Claude
BARR, mai 2004
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